Congés payés BTP 2025 : 30 jours, règles strictes et primes à ne pas manquer

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En ce début d’année 2025, les travailleurs du CIBTP (Caisse Interprofessionnelle des Congés Payés du Bâtiment et des Travaux Publics) sont en pleine préparation des paiements des primes de vacances. Pour plus de 1,2 million de salariés du secteur, la période d’acquisition des congés s’ouvre le 1er avril — et avec elle, un cadre juridique complexe, mais rigoureusement appliqué. Ce n’est pas juste une question de jours de repos : c’est une question de survie économique pour des travailleurs souvent en précarité. Et ce qui se passe dans les bureaux du CIBTP en Île-de-France ou à Marseille résonne jusqu’aux chantiers du Grand Est ou du Grand Ouest. Voici ce qu’il faut vraiment savoir.

Les règles de base : 2,5 jours par mois, sans exception

Chaque mois passé sur un chantier — même à temps partiel — rapporte 2,5 jours de congés payés. Pas 2,4. Pas 2,6. 2,5. Cela fait 30 jours par an, soit cinq semaines complètes, quel que soit le nombre d’heures travaillées. Ce droit est inaliénable. Même si vous changez d’entreprise dans le secteur, vos jours suivent. Le CIBTP assure la continuité. C’est une particularité du BTP, rare dans d’autres secteurs. Et ça, les travailleurs le savent. C’est rassurant.

La règle d’acquisition ? 150 heures de travail équivalent à un mois complet. Pour les ouvriers du bâtiment, il faut 1 675 heures annuelles (ou 1 503 si l’entreprise est à 35h). Pour les travaux publics, 1 200 heures suffisent. Les ETAM et cadres, eux, doivent avoir été présents six mois. Pas un jour de moins. Et si vous êtes malade ? Seuls les quatre premières semaines de congé maladie comptent pour l’acquisition. Après, plus de jours. C’est dur. Mais c’est la loi.

Le calcul : entre salaire brut et taux horaire

Deux méthodes existent. La première, dite « régime général » : on divise le salaire brut de l’année par 10. Simple. La seconde, spécifique au BTP : on prend le taux horaire du dernier bulletin de paie, on le multiplie par le nombre total d’heures travaillées, puis on divise par 10. C’est cette méthode-là qui est la plus avantageuse — et souvent, la seule utilisée. Un ouvrier qui a gagné 20 000 € en 1 820 heures, avec un taux horaire de 11,50 €, voit ses 30 jours de congés calculés à 3 450 €. Soit 115 € par jour. Pas mal pour un mois de repos.

Le bonus ? La prime de vacances. Elle s’élève à 30 % des jours acquis à raison de 2 jours par mois. Soit 18 jours sur les 30. Ce n’est pas un cadeau. C’est une obligation légale. Et elle est versée par le CIBTP, pas par l’employeur direct. Une protection supplémentaire, surtout quand les entreprises ferment ou font faillite.

Le timing : entre mai et octobre, pas un jour de retard

Le calendrier est impitoyable. Les 12 jours de congés obligatoires doivent être pris entre le 1er mai et le 31 octobre 2025. Pas avant. Pas après. Et ils doivent être consécutifs. C’est une mesure pour éviter que les chantiers ne s’arrêtent en hiver, quand les travaux sont plus difficiles. Mais aussi pour garantir que les travailleurs prennent bien leur repos, loin des tensions du chantier. Les entreprises qui ne respectent pas cette règle encourent des amendes. Et les travailleurs ? Ils peuvent saisir l’inspection du travail.

Les 12 jours suivants, eux, peuvent être pris à la carte jusqu’au 30 avril 2026. Mais attention : pour obtenir les jours supplémentaires liés à la seniorité, il faut avoir pris ces 12 jours consécutifs avant le 1er novembre. Pas de raccourci. Pas de triche. Le CIBTP vérifie. Et il sait tout.

Les jours supplémentaires : la récompense des années

Vous avez 25 ans dans le BTP ? Vous gagnez 4 jours supplémentaires. 30 ans ? 6 jours. C’est une reconnaissance. Pas une faveur. Ces jours ne sont pas convertibles en argent. Ils doivent être pris. Et pour les ouvriers, il faut avoir travaillé 20 ans dans la même entreprise pour en bénéficier. Pour les cadres, c’est différent : la seniorité est calculée au 31 mars 2025, et il faut être présent ce jour-là. Pas de poste vacant. Pas de démission. Pas de retraite anticipée. Vous êtes là, vous avez droit. Sinon, zéro.

Les travailleurs les plus anciens le savent : ces jours-là, c’est leur pension de repos. Un mois de vacances en plus, c’est un peu de vie retrouvée. Un voyage avec les enfants. Un retour chez les parents. Une pause dans la course. Et ça, aucune machine ne le remplace.

Les travailleurs étrangers et les entreprises hors France

Vous travaillez pour une entreprise basée en Pologne ou en Roumanie, mais sur un chantier en France ? Vous avez aussi droit aux congés. 150 heures de travail équivalent à un mois. Et si vous avez travaillé l’année dernière dans le BTP français, une somme forfaitaire est ajoutée à votre total. C’est une mesure pour éviter l’exploitation. Pour que les entreprises étrangères ne profitent pas du système. Le CIBTP a mis en place des contrôles. Et il ne rigole pas.

Que se passe-t-il si on ne prend pas ses congés ?

Si un employeur ne vous permet pas de prendre vos jours, vous pouvez les reporter. Mais seulement jusqu’au 30 avril 2026. Après, c’est la loi qui s’applique : les jours sont perdus. Sauf si l’employeur a failli à son devoir. Dans ce cas, vous pouvez exiger une compensation. Mais attention : il faut prouver que vous avez demandé vos congés, et que l’entreprise vous les a refusés. Les témoignages, les mails, les courriers recommandés — tout compte. Le CIBTP peut vous aider à faire valoir vos droits. Mais il ne peut pas agir à votre place.

Les oubliés du système

Et les intérimaires ? Les saisonniers ? Les travailleurs en CDD courts ? Ils ont aussi droit à leurs 2,5 jours par mois. Mais leur calcul est plus compliqué. Le CIBTP les suit de près. Pourtant, beaucoup ne savent pas qu’ils ont droit à quoi. Et c’est là que le système faiblit. La formation des travailleurs, la communication dans les langues maternelles, les affiches sur les chantiers — tout cela reste insuffisant. Un travailleur polonais sur trois ne sait pas qu’il peut demander une prime de vacances. C’est inacceptable.

Frequently Asked Questions

Comment savoir combien de jours de congés j’ai acquis cette année ?

Vous pouvez consulter votre relevé de congés sur le site du CIBTP ou demander votre fiche individuelle à votre employeur. Chaque mois, les heures travaillées sont déclarées à la caisse. Si vous avez travaillé 150 heures par mois, vous avez acquis 2,5 jours. Pour les ouvriers du bâtiment, cela fait 30 jours par an. Les ETAM et cadres doivent vérifier leur présence au 31 mars 2025.

Que faire si mon employeur refuse de me laisser partir en vacances ?

Signalez-le par écrit, par courrier recommandé avec accusé de réception. Si le refus concerne les 12 jours obligatoires entre mai et octobre, vous pouvez saisir l’inspection du travail ou le CIBTP. Des sanctions financières peuvent être prononcées contre l’entreprise. Ne laissez pas passer : ce droit est protégé par la loi et par la convention collective du BTP.

Les jours de congés supplémentaires pour ancienneté sont-ils payés ?

Non, ils ne sont pas convertibles en argent. Ils doivent être pris. Pour les ouvriers, ces jours sont acquis après 20, 25 ou 30 ans d’ancienneté dans la même entreprise. Pour les cadres, ils sont calculés au 31 mars 2025 et exigent une présence active ce jour-là. Ces jours sont un droit, pas une compensation. Leur valeur est humaine : du temps retrouvé, loin du chantier.

Le CIBTP paie-t-il les congés ?

Oui. Le CIBTP calcule et verse les indemnités de congés payés, ainsi que la prime de 30 %. C’est lui qui paie même si l’entreprise a disparu. C’est ce qui rend le système du BTP unique : une protection collective. Les travailleurs ne dépendent pas de la santé financière de leur employeur actuel.

Et si je change d’entreprise dans le BTP ?

Vos jours de congés vous suivent. Le CIBTP assure la continuité entre vos différents employeurs. Vous n’avez pas à tout recommencer. Il suffit que votre nouveau employeur déclare vos heures à la caisse. C’est une des grandes forces du système : la mobilité dans le secteur ne coûte pas vos droits. Même si vous avez travaillé chez 5 entreprises différentes cette année, vos jours sont cumulés.

Pourquoi les travailleurs étrangers ont-ils un traitement spécifique ?

Pour éviter l’exploitation. Les entreprises étrangères ne sont pas toujours soumises aux mêmes normes. Le CIBTP a donc créé un système de calcul équivalent : 150 heures = 1 mois, avec une somme forfaitaire de l’année précédente ajoutée. Cela garantit que même les travailleurs temporaires ne sont pas lésés. C’est un acte de justice sociale, pas seulement économique.