Sélestat : un chauffeur de taxi agressé à la serpette et à la pelle en plein centre-ville

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Ce que l'on sait de l'agression

Une altercation au centre-ville de Sélestat a dégénéré en quelques minutes : un chauffeur de taxi blessé, une attaque à la serpette en plein après-midi, un véhicule abîmé à la pelle et trois jeunes interpellés. Les faits se sont déroulés vendredi 29 août, en journée, dans un secteur très fréquenté où la circulation était dense.

D’après les premiers éléments, tout démarre par un échange tendu entre un piéton et le conducteur du taxi. Le ton monte et d’autres jeunes s’en mêlent. La police municipale intervient rapidement, maîtrise la situation sur place et interpelle un majeur, qui insulte les agents avant d’être placé en garde à vue.

Après le départ des forces de l’ordre, le chauffeur tente de repartir. Coincé dans la circulation, il est rattrapé à pied par l’un des mineurs, armé d’une serpette – un couteau courbe utilisé en jardinage. Le jeune ouvre la portière du taxi et frappe le conducteur, provoquant une plaie profonde au bras. Dans le même temps, les agresseurs s’en prennent au véhicule avec une pelle, endommageant la carrosserie.

Le conducteur, choqué et blessé, reçoit des soins. Son taxi, abîmé, est immobilisé. Plusieurs témoins assistent à la scène en pleine rue, avant que les agresseurs ne prennent la fuite.

Dans les heures qui suivent, les policiers identifient et localisent les trois suspects à leurs domiciles parentaux. La serpette est saisie comme pièce à conviction. Les auditions s’enchaînent. Selon nos informations, l’attaque n’était pas préméditée mais a suivi l’escalade de la dispute initiale.

Enquête, qualifications pénales et suites judiciaires

Enquête, qualifications pénales et suites judiciaires

Les enquêteurs travaillent sur un faisceau de délits : violences volontaires aggravées avec arme, dégradations volontaires sur un véhicule, et outrages lors de l’interpellation du majeur. La réglementation est claire : une serpette, arme blanche de catégorie D, ne peut être portée sans motif légitime. En ville, l’usage détourné d’un tel outil tombe sous le coup de la loi pénale.

Le majeur interpellé a été jugé en comparution immédiate. Il a été condamné à deux ans de prison ferme, avec maintien en détention. Cette procédure rapide s’applique quand les faits sont clairs et que l’auteur est disponible pour être jugé sans délai. Les juges tiennent compte de la violence des faits, de l’atteinte au chauffeur, et des outrages aux agents.

Les deux mineurs impliqués seront présentés devant la justice des enfants. La procédure pénale des mineurs combine réponse éducative et sanction. Suivant leur implication et leur passé judiciaire, ils risquent des mesures de contrôle, des obligations (soins, formation, interdiction de paraître), des travaux d’intérêt général ou, pour les plus graves, des peines d’emprisonnement aménageables à leur âge. Le tribunal pour enfants pourra aussi ordonner la confiscation définitive de l’arme.

Sur le plan civil, le chauffeur de taxi peut se constituer partie civile pour obtenir l’indemnisation de ses blessures et des dégâts subis par son véhicule (réparations, immobilisation, perte d’exploitation). L’assurance du taxi et le fonds de garantie peuvent être mobilisés selon les responsabilités retenues.

Au-delà du dossier, l’affaire rappelle la vulnérabilité des conducteurs exposés aux tensions de la voie publique : portières ouvertes aux feux, circulation ralentie, contact direct avec des passants. Des pros recourent aux caméras embarquées, qui peuvent aider les enquêteurs si elles respectent le cadre légal (information des passagers, finalité de sécurité, conservation limitée). Les transports urbains et les taxis travaillent par ailleurs avec les municipalités pour sécuriser les zones d’arrêt et fluidifier les appels d’urgence.

À Sélestat, l’enquête se poursuit pour consolider les témoignages, vérifier le rôle précis de chacun et mesurer l’étendue des dommages. Des expertises médicales et mécaniques sont attendues. Les suites judiciaires des deux mineurs seront scrutées de près, compte tenu de la gravité des faits commis en pleine rue et en plein jour.